La Métaphore et les catégories ad hoc
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Très tôt dans la réflexion occidentale sur la métaphore, on a voulu l’associer avec la vivacité d’esprit . Savoir saisir la ressemblance entre deux objets autres, pouvoir identifier uniquement le semblable en écartant instantanément la multitude de qualités dissemblables : tout cela dépend d’une capacité intellectuelle d’improvisation que nous pourrions volontiers qualifier de pensée « ad hoc ». Ainsi Aristote, dans le troisième livre de sa Rhétorique :
Il faut tirer des métaphores d’objets qui soient en rapport, mais qui ne soient pas trop connus. Il faut de même, en philosophie, un esprit très pénétrant [εὐστοχία], pour saisir ce qu’il y a de semblable entre des choses très éloignées l’une de l’autre. C’est ainsi qu’Archytas a dit, « il n’y a pas de différence entre un arbitre et un autel ; car c’est à l’un et à l’autre qu’on a recours dans une injustice. » Il en serait de même si on disait qu’une ancre et une crémaillère sont une même chose ; c’est vrai sous un certain rapport ; mais elles diffèrent en ce que l’une suspend par le haut et l’autre par le bas . .
Deux points sont à relever dans ce passage capital, mais peut-être moins étudié que d’autres, dans l’histoire de la théorisation du comparant.