De rien
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En principe, le seul matérialisme conséquent serait celui qui saurait se libérer de toute idée régulatrice. De toute fin, comme de toute origine. En principe, du moins. Sans doute ne sort-on pas si aisément de ces vieux décombres. (Comme Derrida, surtout, nous l’aura appris.) D’abord parce qu’une telle libération n’a de sens qu’à partir de l’opposition matière-idée (dont elle pense se défaire, mais qu’ainsi elle ne fait que confirmer) ; ensuite parce qu’en manquant de se reconnaître comme procédant de l’idée qu’il se donne d’un but à atteindre (il faut se libérer de…), ce geste se voue à la plus simple des contradictions. Par conséquent, un matérialisme réellement libre de toute idée régulatrice peut s’avérer difficilement localisable. Tout se jouera alors dans l’espace entre ce geste qui pense se libérer en se désavouant comme pensée, et cet autre qui pose en connaissance de cause l’inévitabilité de quelque pseudo-origine. Nous verrons à quel point ces figures rétrospectives s’imposent comme inévitables ; et qu’elles s’imposent de la sorte du moins dès que l’on pense, et que ses pensées refusent de s’en tenir au fantasme de la constatation pure, c’est-à-dire : de la tautologie impossible.
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2272-818X