« La fougue de commencement » : entre ébauche et débauche

Abstract

De tous les genres de documents produits par Zola dans la composition des Rougon-Macquart (Plan, Personnages, Notes, Détails, Renseignements, Résumé etc.), ce synopsis de l’œuvre à venir qu’est l’ébauche porte le titre le plus évocateur. Évocateur surtout dans sa désignation de la transposition d’art à laquelle reviendra Zola dans L’Œuvre dont émane cette expression « la fougue de commencement ». La poursuite analytique de l’évolution du terme « ébauche » au cours de la composition de ces vingt romans permet de mieux comprendre la conscience de soi du métalangage des dossiers préparatoires, surtout à partir de 1872, année de la préparation du Ventre de Paris et de l’inauguration du rapport entre Zola et Charpentier. Dans le cas spécifique du terme « ébauche », le développement du champ des connotations s’étend au-delà de l’esthétique dans la direction d’autres domaines (d’autres « mondes » selon la terminologie de Zola), tels la politique, l’économie, et la sexualité (surtout à partir de Nana).